Annexe 2 : Exemple d’abjuration à Saint-Auban, en l’an 1777 Dauphiné, Document archivé n° 120-3
De ce protestant (qui devait certainement savoir lire la Bible !), on dit qu’il ne sait pas signer bien que ce soit nécessaire (« requis ») et quand on le lui demande (« enquis »). En fait il ne signe pas ce qu’il abjure ! On notera aussi qu’on place dans sa bouche des propos qui ressemblent fort à une exhortation théologique bien échafaudée.
L’an mil sept cent soixante dix sept
et le six du mois d’avril a comparu Jean
Pierre Blanc fils légitime d’Estienne et de
Marie Rolland de ce lieu de St. Auban m’a
Déclaré adjurer sur les Saints Évangiles qu’il
Renonce à toutes les hérésies spécialement à celles
de Calvin et de ses sectateurs connues sous le nom de
religion protestante qu’il a professé de son bas âge, qu’il
veut vivre et mourir dans le sein de l’église Catholique
apostolique et romaine hors laquelle il n’y a point de
salut. Quiconque refuse de l’écouter et de lui obéir doit être
regardé comme un Payen et un publicain, elle a toujours
subsisté, subsistera suivant la promesse de Jésus Christ, toujours
pure et invariable dans sa doctrine malgré tous les efforts
de l’enfer. C’est à cette église, sa colonne et l’appui
de sa vérité qu’il m’a déclaré s’y rattacher uniquement pour
ne point flotter désormais à tout vent de doctrine et qu’il
reconnait que se séparant de cette église il deviendrait
anathème, et digne de toutes les peines portées contre
ceux qui ne veulent point leur obéir, telle est la
promesse qu’il fait entre Février curé de cette paroisse de St. Auban
fait au dit St. Auban l’an mil sept cent
soixante dix sept, le tout en présence de
Sieur Jean Louis Roux, bourgeois et premier consul du dit
lieu, l’autre étant Sieur Lazarre
Girousse le chatelain, qui ont signé avec
Nous, non le dit Jean Pierre Blanc pour ne
Savoir de ce enquis et requis
Signatures de : ROUX premier consul,
Girousse Laz chatelain
Fevrier curé