Tombe n° 1 :
La première tombe, en entrant à gauche, évoque, par une modeste pierre triangulaire, la personne qui a pris soin de tous ceux qui fréquentaient l’école de Saint-Auban, après la seconde guerre mondiale : C’est Amélie LAURENT (1885-1975), la cantinière.
L’Amélie a gâté, réconforté, redonné de la confiture aux tout petits. Elle nous a consolés de nos chagrins, invités à plus de liberté, plus de mouvement, plus de… natation ! Oui ! 50 ans avant qu’il soit obligatoire de savoir nager à l’entrée en sixième, elle recommandait de s’y entraîner ! D’après son acte de naissance, ses parents habitaient Saint-Auban. Elle y était revenue après la guerre, en provenance d’Avignon, d’autres disent de Marseille ou d’Orange, laissant une vie mouvementée derrière elle, avec un petit pécule, assez pour rouler en voiture, une Celta 4 Renault bleue (une rareté, à cette époque pour une femme, de savoir conduire !) Elle habitait une petite maison louée sur Péquin, côté soleil où habite maintenant Renée Tourniaire. Après la guerre, le nouveau maître d’école, Gabriel Chastel, qui était très innovateur (méthode Freinet, imprimerie d’un petit journal par les élèves) mais aussi soucieux que tous les enfants soient nourris avec un repas chaud, avait engagée « l’Amélie » pour créer la cantine. Les menus, les présences à la cantine, les modes de paiement sont encore consultables. Au début, il y avait des restrictions et on mangeait souvent des légumes secs…
Les paiements pouvaient être en sac de farine pour le boulanger qui cuisait le pain pour la cantine. Amélie aimait les enfants. Pendant les vacances, elle prenait chez elle de petits vacanciers. On jouait beaucoup sur sa terrasse. Les adolescents s’y retrouvaient le dimanche. Dans ses dernières années, Amélie perdait la vue et devait faire trier les lentilles de la cantine… Ses « enfants » lui avaient offert un grand fauteuil pour sa retraite. Depuis le premier février 1975, elle est ici dans un coin, pas très loin de « ses petits ». C’est un de ses petits pensionnaires de l’époque, Thierry Maillé, aujourd’hui employé municipal, qui a arrangé sa pierre tombale. Pour l’état civil, Amélie Hortense LAURENT est née à Saint-Auban le 20/9/1885 et décédée au Buis le 31 jan. 1975. C’était la fille de Victor LAURENT *1857- ? et de Marie GUILLAUME *1861- ?. Ce Victor avait-il eu deux femmes successives ? Ou alors existe-t-il deux Victor Laurent ? Effectivement on trouve dans le Registre des Inhumations Protestantes RIP en 1903, une Henriette Arnoux 1/5/1826-4/10/1903, veuve d’un Victor Laurent ! A moins que Marie, la mère d’Amélie, meure en couches en 1885 à la naissance d’Amélie et que Victor se remarie avec une Henriette ? Comment savoir ?
Voici le type de voiture que conduisait Amélie :
Une Celta Renault bleue des années 40. |
A côté, les petits pensionnaires de 1945 :
1er rang au fond : Fernand Garaix, Edmond Reynier, Max Rochas, Serge Brémond, Pierre Giudici, René Sauvaire, 2e rang : Marc Albert, Yvon Rochas, Maurice Vincent, Jacques Dupré, Gervais Régnier, 3e rang : Albert Bonfils, Jean-Paul Aropoulos, Guy Albert, Jean-Noël Gauthier, Paul Aumage |
Amélie Laurent, en tailleur noir à droite, avec les grands de l’école de Saint-Auban en 1950 ; voyage de fin d’année scolaire au Château d’If, organisé par le maître Gabriel Chastel. On reconnaît de gauche à droite : Yvon Rochas, Paul Aumage, Maurice Vincent, Jean-Paul Aropoulos, Albert Bonfils, Huguette Cucigue, Henri Brachet, Michèle Caron, René Sauvaire, Lucien Rochas, Jeanine Gauthier, Serge Brémond, Pierre Giudici, Renée Brachet, Pierrette Rochas, Reine Bonfils, Janine Rolland, Odette Gauthier… et l’Amélie.
Marc Albert, Yvon Rochas, Michèle Caron, Anna, Micheline, Maurice Vincent, Albert Bonfils, Paul Aumage, Pierrette Rochas, Gabriel Chastel, Guy Albert, Gervais Reynier, René Sauvaire, Bernard Albert, Colette Rochas, Henri Brachet, René Aumage, Aline Bonfils, Pierre Giudici, Jean-Paul Aropoulos, Monique Tourniaire, Serge Toulouse Huguette Tourniaire, Renée Brachet, Bernadette Reynier, Reine Bonfils, Odette Gauthier, Claudette Cucigue. Classe primaire unique de Saint-Auban, 1949-1950.