Histoire du vitrail rosace de l’église de Saint Auban
Article mis en ligne le 27 mars 2023
dernière modification le 4 juillet 2023

par Catherine

Vous pouvez voir aussi un splendide vitrail, situé au-dessus de la porte de l’église et dont voici l’histoire narrée dans un article de monsieur Marcel BONTOUX :

Vers les années 1880 un don avait été fait par un ménage de St-Auban et le montant, quelques pièces d’or, remis à l’abbé Bernard curé de la paroisse, pour subvenir aux frais d’achat et de pose du vitrail du clocher.
 
Le curé Bernard, se rendant à PARIS peu après, en profita pour s’occuper de cette fourniture. On lui avait signalé, place Saint-Sulpice une fabrique de vitraux renommée. Il s’y rendit et lorsqu’on daigna s’occuper de lui, il exposa son problème et annonça le montant dont il disposait. C’est tout juste si on ne se moqua pas de lui… « Mon cher abbé, vous êtes ici dans une fabrique la plus importante du genre et rien ne peut être fait de valable avec la modique somme dont vous disposez. »
 
Tout penaud, il présenta des excuses et gagna la sortie.
 
Il n’était pas sur le milieu de la place qu’il s’entendit appeler, « Monsieur l’abbé ! Monsieur l’abbé ! revenez chez nous, le patron de l’établissement vient de décider qu’il faut faire quelque chose pour vous, et, naturellement pour seulement les quelques ’Louis d’or’ dont vous disposez. »
 
L’affaire fut alors rapidement conclue à l’avantage de notre jeune abbé qui se confondit en remerciements.
 
Revenu à Saint-Auban de longs mois s’écoulèrent mais pas de vitrail à l’horizon. Le curé BERNARD tristement se disait : « En fin de compte, à Paris tu t’es fait avoir, on s’est moqué de toi ».

Or la vérité était toute autre. De Paris, on lui apprit bientôt que le retard dans cette livraison venait de ce que le vitrail se trouvait à Philadelphie où il participait à une exposition et qu’étant donnée la qualité du travail accompli, il y avait été primé. C’est donc un vitrail de valeur que finalement l’abbé a eu pour sa modique somme.

Note : Je tiens ce récit de l’abbé Bernard lui-même, alors que, terminant une longue carrière, il administrait encore en 1936 la paroisse de Montmeyran.

Extrait du livre "Saint-Auban-sur-l’Ouvèze , ancien village médiéval" p.43